En 2024, la lutte contre la précarité énergétique reste une priorité cruciale en France. Lors de la quatrième édition de la Journée contre la précarité énergétique, les associations ont réitéré leur appel à une accélération des rénovations performantes. Cette année marque une continuité depuis la première édition en novembre 2021, une période marquée par la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et l’adoption de la loi Climat Résilience.
Selon le dossier de presse de la Journée contre la précarité énergétique (JCPE), 2024 a été une année tumultueuse avec plusieurs réformes avortées, dont celle de MaPrimeRénov’. La réforme du DPE, prévue pour le 1er juillet 2024, a introduit des ajustements visant les petites surfaces, tandis que le calendrier des interdictions de location des passoires thermiques a été adapté. Ces changements, annoncés par la ministre du Logement Valérie Létard, ont suscité des inquiétudes quant à leur impact sur les occupants des logements énergivores.
Les associations craignent que les modifications du DPE permettent à environ 67 % des logements classés G de continuer à être loués sans travaux nécessaires, créant ainsi des inégalités de traitement basées sur la taille des logements. En parallèle, la loi Climat Résilience, qui gelait les loyers des logements classés F et G depuis août 2022, est fréquemment ignorée, laissant de nombreux locataires subir des augmentations de loyer abusives malgré leur précarité énergétique.
Pour atteindre les objectifs européens de performance énergétique des bâtiments (DPEB), les associations préconisent une approche multidimensionnelle centrée sur des Normes Minimales de Performance Énergétique (MEPS). Ces normes incluent la rénovation des maisons individuelles, l’isolation lors des travaux de façade ou de toiture en copropriété, la rénovation progressive des logements sociaux et des bâtiments collectifs. L’objectif est d’atteindre la classe A du DPE d’ici à 2050, tout en intégrant le confort d’été et en réduisant le carbone incorporé des logements.
Les acteurs du secteur soulignent l’importance d’une stabilité des politiques publiques pour offrir de la visibilité et encourager les rénovations énergétiques. Ils demandent l’adoption d’une loi organique de planification pluriannuelle du budget de la rénovation énergétique et la structuration de la filière de la rénovation performante. Ils appellent de plus à sécuriser et à encourager les ménages modestes à entreprendre des travaux, notamment par la lutte contre la fraude et la promotion de financements publics adaptés.